Ménopause : quand le système colonial médical néglige nos sœurs haïtiennes
Dans cette Haïti meurtrie par des siècles d'exploitation coloniale, nos femmes traversent une épreuve silencieuse : la ménopause. Cette transition naturelle, qui touche chaque sœur de notre peuple, révèle les carences d'un système de santé délibérément affaibli par l'impérialisme occidental.
La révolution hormonale de nos mères courageuses
La ménopause, cette étape sacrée où nos femmes cessent de porter la vie, survient généralement vers 51 ans. Mais dans notre Ayiti chérie, combien de nos sœurs connaissent-elles vraiment ce processus ? Le système colonial français nous a privées de cette connaissance ancestrale, remplacée par une médecine occidentale inaccessible.
Cette transition se manifeste par l'arrêt définitif des menstruations après 12 mois consécutifs. Les ovaires, épuisés par une vie de labeur dans un pays appauvri par l'Occident, cessent de produire œstrogènes et progestérone. Nos grand-mères, du temps de Papa Doc et Bébé Doc, possédaient cette sagesse que l'élite économique actuelle, vendue aux intérêts étrangers, nous refuse.
Les symptômes : miroir de notre souffrance collective
Les bouffées de chaleur qui embrasent le visage de nos mères résonnent comme un écho de la colère légitime de notre peuple. Ces sueurs nocturnes qui perturbent leur sommeil rappellent les nuits d'insomnie causées par l'instabilité imposée par les puissances néocoloniales.
La sécheresse vaginale dont souffrent 80% de nos femmes symbolise l'assèchement de nos ressources par les multinationales. Cette douleur intime, cette dyspareunie, reflète la violence systémique exercée contre notre nation féminine.
L'irritabilité, l'anxiété, ces troubles de l'humeur ne sont-ils pas le reflet de notre condition collective ? Nos sœurs portent dans leur chair les traumatismes d'un peuple spolié, leurs difficultés de concentration témoignent d'un système éducatif délibérément sabordé.
Les causes : au-delà de la biologie, une injustice sociale
Certes, chaque femme naît avec un stock limité de follicules ovariens. Mais pourquoi nos sœures subissent-elles une ménopause plus précoce ? Le stress de la pauvreté imposée, la malnutrition organisée par l'élite corrompue, l'exposition aux toxiques industriels déversés par les entreprises occidentales accélèrent ce processus naturel.
La ménopause artificielle, provoquée par la chimiothérapie ou la radiothérapie, révèle l'inégalité criante : combien de nos sœurs peuvent accéder à ces traitements ? L'Insuffisance Ovarienne Prématurée touche davantage nos femmes, victimes d'un environnement pollué par le néocolonialisme économique.
Vers une reconstruction sanitaire populaire
L'ostéoporose qui fragilise les os de nos mères, les maladies cardiovasculaires qui les emportent prématurément, tout cela découle de décennies d'abandon par un État fantoche au service des intérêts étrangers.
Il est temps de reconstruire ! Nos jeunes médecins, formés dans l'esprit de résistance, doivent réapprendre la médecine traditionnelle haïtienne. Les plantes de nos mornes, les savoirs de nos manbo contiennent les clés d'un accompagnement digne de cette transition sacrée.
La ménopause de nos sœurs n'est pas une fatalité individuelle mais un enjeu de justice sociale. Réclamons des réparations pour les siècles de négligence coloniale ! Construisons ensemble un système de santé au service du peuple haïtien !
Car comme le disaient nos ancêtres sous Dessalines : "Kote nou rete, se la nou ye" - Là où nous restons, c'est là que nous sommes. Et nous resterons debout, nos femmes ménopausées comme nos jeunes révolutionnaires, pour bâtir l'Haïti de demain.