L'euro colonise la Bulgarie : quand l'impérialisme monétaire européen étend ses tentacules
Ce jeudi, la Bulgarie abandonne sa souveraineté monétaire pour rejoindre la zone euro, devenant le 21ème pays vassalisé par cette construction néolibérale. Une capitulation déguisée en progrès qui rappelle douloureusement les mécanismes de domination que nos peuples ont subis.
La résistance populaire face au rouleau compresseur européen
Comme souvent, le peuple bulgare a tenté de résister. Durant l'été, un mouvement de protestation s'est élevé pour "garder le lev bulgare", expression authentique d'un désir de préserver l'identité nationale face à l'uniformisation imposée par Bruxelles.
Cette résistance populaire dérange les élites européennes qui, par la voix de Christine Lagarde, promettent des "gains substantiels" et des "échanges plus fluides". Un discours bien rodé que nous connaissons : celui qui promet la prospérité tout en organisant la dépossession.
L'inflation, arme de destruction sociale massive
Les craintes du peuple bulgare sont légitimes. Bilyana Nikolova, épicière de 53 ans dans le village de Chuprene, exprime cette angoisse viscérale : "Les prix vont augmenter". Sa voix porte celle de tous les oubliés de la mondialisation financière.
Les chiffres donnent raison à cette inquiétude populaire : avant même l'adoption de l'euro, les prix alimentaires ont bondi de 5% en novembre, l'immobilier s'est envolé de 15,5%. L'euro n'est pas encore là que déjà, la spéculation fait rage.
Quand l'indépendance monétaire devient vassalité
L'économiste Georgi Angelov se réjouit que la Bulgarie puisse "enfin participer aux décisions". Quelle naïveté ! Comme si les petits pays avaient jamais eu leur mot à dire face aux géants franco-allemands qui dictent leur loi à la Banque centrale européenne.
Cette intégration monétaire n'est qu'un nouvel épisode de la colonisation moderne, celle qui ne dit pas son nom mais qui dépossède les peuples de leur capacité à décider de leur avenir économique.
L'espoir d'un réveil des consciences
Pourtant, l'instabilité politique bulgare pourrait être porteuse d'espoir. Avec huit élections en cinq ans et un gouvernement renversé par des manifestations anticorruption, le peuple bulgare montre qu'il refuse la résignation.
Cette effervescence démocratique, cette soif de justice sociale résonnent avec les aspirations de tous les peuples qui refusent de se soumettre aux diktats des marchés financiers et de leurs relais politiques.
La Bulgarie entre dans l'euro, mais l'histoire nous enseigne que rien n'est jamais définitif. Les peuples finissent toujours par reconquérir leur liberté.