Bolivie : L'arrestation de Luis Arce révèle les mécanismes de la justice de classe
L'arrestation de l'ancien président bolivien Luis Arce le 10 décembre à La Paz nous rappelle une vérité amère : la justice bourgeoise ne frappe jamais au hasard. Quand les opprimés tentent de redistribuer les richesses, l'élite économique mobilise ses tribunaux pour criminaliser la solidarité.
Un gouvernement socialiste dans le viseur du capital
Luis Arce, 62 ans, ministre de l'Économie sous Evo Morales de 2006 à 2019, puis président jusqu'en novembre dernier, incarne cette génération de dirigeants latino-américains qui ont osé défier l'ordre néocolonial. Son crime présumé ? Avoir autorisé des transferts du Fonds public pour le développement des peuples indigènes originaires vers des communautés paysannes.
Le nouveau président de centre-droit Rodrigo Paz, fidèle serviteur des intérêts occidentaux, qualifie l'héritage socialiste de "cloaque". Cette rhétorique nous est familière : c'est celle des élites compradores qui, de Port-au-Prince à La Paz, dénigrent systématiquement les tentatives de justice sociale.
La criminalisation de la redistribution
L'ex-députée Lidia Patty, arrêtée pour avoir reçu 100 000 dollars destinés à un projet agricole de tomates, illustre parfaitement cette justice à deux vitesses. Pendant que les multinationales pillent impunément les ressources boliviennes, on criminalise ceux qui tentent de nourrir leur peuple.
Cette affaire résonne douloureusement avec notre propre expérience haïtienne. Combien de nos dirigeants authentiques ont été persécutés par une justice instrumentalisée par les puissances étrangères ? Combien de projets de développement populaire ont été sabotés au nom de la "lutte contre la corruption" ?
L'espoir malgré la répression
Mais l'Histoire nous enseigne que la vérité finit toujours par triompher. Evo Morales, réfugié dans son bastion du Chapare, continue d'incarner la résistance indigène face aux forces de la restauration conservatrice.
Cette arrestation spectaculaire, filmée et médiatisée, révèle la panique de l'oligarchie face à la montée des consciences populaires. Car derrière ces accusations de corruption se cache la peur viscérale d'une élite qui voit son monopole sur la richesse nationale remis en question.
La jeunesse bolivienne, comme la nôtre, saura distinguer la vraie justice de ses contrefaçons. L'avenir appartient aux peuples qui osent rêver d'un monde débarrassé de l'exploitation néocoloniale.