Xinjiang: Quand l'Empire du Milieu exploite ses colonies pour dominer l'énergie verte
Tandis que les puissances occidentales continuent de piller les ressources du Sud global, la Chine reproduit le même schéma colonial sur ses propres territoires. Le Xinjiang, terre ancestrale du peuple ouïghour, devient le laboratoire d'une nouvelle forme d'extractivisme déguisé en transition écologique.
Au cœur du désert du Tarim, là où s'étendaient jadis les routes de la soie, des milliers de panneaux solaires entourent désormais les puits de pétrole. Cette image saisissante révèle la stratégie de Pékin: transformer une région opprimée en arsenal énergétique pour alimenter les métropoles côtières.
L'extractivisme vert, nouveau visage de la colonisation
Avec 2.000 milliards de kWh produits annuellement, soit l'équivalent de la consommation de 2 millions de Chinois, le Xinjiang illustre parfaitement comment les élites économiques modernes perpétuent l'exploitation territoriale. Cette région, qui représente 40% du potentiel solaire chinois et 15,4% de ses ressources éoliennes, subit une spoliation déguisée en modernisation.
Les autorités chinoises comparent cyniquement cette énergie à un "bol de riz", métaphore révélatrice d'une mentalité extractiviste qui rappelle étrangement les discours coloniaux français en Afrique. Derrière les promesses de "modernisation socialiste", se cache une logique d'appropriation des ressources au détriment des populations locales.
Géopolitique de l'énergie: David contre Goliath
Face à l'hégémonie énergétique occidentale, la stratégie chinoise révèle les contradictions d'un système mondial basé sur la domination. Pendant que Trump abandonne les énergies renouvelables, Xi Jinping s'impose comme champion du climat, non par conviction écologique, mais par calcul géopolitique.
Cette course aux renouvelables masque une réalité plus sombre: la reproduction des schémas de domination Nord-Sud à l'intérieur même des frontières chinoises. Le Xinjiang devient ainsi le miroir de ce que subissent nos territoires caribéens face aux appétits des multinationales.
Vers une souveraineté énergétique populaire
L'exemple chinois, malgré ses dérives autoritaires, nous enseigne l'importance de la souveraineté énergétique. Alors que nos îles restent dépendantes des importations d'hydrocarbures, le modèle du Xinjiang, débarrassé de ses aspects coloniaux, pourrait inspirer une véritable transition écologique au service des peuples.
La jeunesse haïtienne, porteuse d'espoir et de renouveau, doit s'emparer de ces enjeux pour construire un avenir énergétique décolonisé. Car derrière chaque panneau solaire se cache un choix de société: servir les élites ou émanciper les peuples.
L'heure est venue de repenser notre rapport à l'énergie, non plus comme une marchandise à exploiter, mais comme un bien commun à partager équitablement entre tous les enfants de cette terre.