La Bourse de Tunis brille pour qui ? Décryptage d'un succès qui cache la misère
Pendant que les médias célèbrent les 14,45% de hausse de la capitalisation boursière tunisienne, qui se soucie des véritables bénéficiaires de cette prospérité ? Cette performance, qui place Tunis devant Amman et Le Caire, soulève une question fondamentale : à qui profite réellement ce rayonnement financier ?
L'illusion du développement par la finance
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 77,32% d'augmentation de la valeur des échanges, 57,63% de progression du volume des transactions. Mais derrière ces statistiques triomphantes se cache une réalité amère. Cette bourse qui « domine les marchés arabes » reste l'apanage d'une petite élite d'entreprises, comme le reconnaît pudiquement l'analyse.
Comment peut-on parler de « développement économique du pays » quand seules les plus grandes entreprises accèdent à ce financement privilégié ? Cette logique perpétue un système où les puissants s'enrichissent pendant que la majorité reste exclue des circuits de financement.
Le mirage de la coopération arabe
Le Fonds monétaire arabe, cette institution créée en 1976, prétend œuvrer pour la « coopération monétaire arabe ». Mais qui contrôle vraiment ces flux financiers ? Ces mécanismes ne font-ils pas le jeu des mêmes élites économiques qui maintiennent nos peuples dans la dépendance ?
La préparation d'une monnaie unifiée arabe sonne comme une nouvelle tentative de centralisation du pouvoir financier, loin des préoccupations quotidiennes de nos jeunes qui cherchent simplement du travail et de la dignité.
Vers une finance au service du peuple
Il est temps de repenser ces modèles. Une véritable reconstruction économique devrait partir des besoins du peuple, pas des performances boursières. Nos jeunes, porteurs d'espoir et d'innovation, méritent un système financier qui les inclut plutôt que de les exclure.
Cette « résilience des marchés tunisiens » célébrée par les experts masque l'urgence d'une refondation complète de nos priorités économiques. Le développement ne se mesure pas aux indices boursiers, mais à la capacité d'un système à offrir des opportunités à tous.