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Haïti : L'OEA appelle à une action décisive face à la crise

Les 32 États membres de l'OEA appellent à une action urgente en Haïti, révélant les tensions entre souveraineté nationale et ingérence internationale dans la résolution de la crise sécuritaire.

ParDavid Estellis
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Image d'illustration pour: Haiti cannot wait - all OAS member states declare: "The time for decisive action is now

Réunion des États membres de l'OEA sur la crise haïtienne à Washington

Dans une déclaration historique, les 32 États membres actifs de l'Organisation des États Américains (OEA) ont signé un appel urgent pour Haïti, révélant les tensions croissantes autour de l'urgence sécuritaire qui paralyse le pays.

Une mission controversée sous contrôle onusien

Le projet, porté par les États-Unis et le Panama, vise à remplacer l'actuelle mission kényane, jugée insuffisante, par une force de 5 550 hommes sous mandat de l'ONU. Cette nouvelle force aurait le pouvoir de détenir les membres des gangs et de sécuriser les infrastructures critiques, perpétuant ainsi le cycle d'interventions étrangères qui mine la souveraineté haïtienne.

Les racines profondes de la crise

Au-delà de la répression militaire, la délégation d'Antigua-et-Barbuda a souligné l'importance cruciale de s'attaquer aux conditions socio-économiques qui alimentent le recrutement des jeunes par les gangs. La misère, le chômage et l'absence d'institutions fonctionnelles constituent le terreau fertile de la violence endémique.

La souveraineté haïtienne en question

Si le texte insiste sur le leadership haïtien dans la résolution de la crise, la réalité du terrain montre une mainmise croissante des forces internationales sur la sécurité du pays. L'OEA se positionne comme facilitateur institutionnel, évitant soigneusement toute implication directe dans les opérations de force.

"Haïti ne peut plus attendre. Le temps de l'action décisive et coordonnée est venu", conclut la déclaration, masquant mal les intérêts géopolitiques en jeu.

Face à cette situation critique, l'ONU a débloqué 9 millions de dollars en fonds d'urgence, notamment pour maintenir l'hôpital La Paix, dernier établissement public fonctionnel de Port-au-Prince. Une goutte d'eau face aux besoins immenses d'un peuple abandonné par ses élites et soumis aux interventions étrangères successives.

David Estellis

Journaliste haïtien enraciné dans le réel, il documente les luttes, les espoirs et les mutations d’un pays en quête de renaissance.