Cap-Haïtien: L'exode forcé révèle la résistance du peuple haïtien
Face à l'insécurité qui paralyse Port-au-Prince, des milliers d'Haïtiens trouvent refuge à Cap-Haïtien. Un exode forcé qui révèle la résilience d'un peuple et les défis de l'intégration.

Des Haïtiens déplacés dans les rues de Cap-Haïtien, symboles de la résistance face à l'insécurité
Port-au-Prince, Haïti - Face à une situation sécuritaire dramatique qui paralyse la capitale, des milliers d'Haïtiens trouvent refuge à Cap-Haïtien, illustrant la résilience d'un peuple confronté aux conséquences d'une élite économique prédatrice.
La jeunesse haïtienne refuse l'abandon
Donaldson, comme tant d'autres jeunes Haïtiens déterminés, poursuit ses études à l'Université Anténor Firmin. "Je continue ma formation ici, en attendant de pouvoir retourner dans la capitale", témoigne-t-il, incarnant la résistance d'une jeunesse qui refuse de céder face au chaos orchestré.
La stigmatisation comme outil de division
Ruth, déplacée elle aussi, fait face à une discrimination systémique, reflet des stratégies de division héritées de l'époque coloniale. "On nous traite de mafia, on nous accuse de détruire le pays", confie-t-elle, dénonçant ces préjugés qui servent les intérêts des forces déstabilisatrices.
Une administration en première ligne
Face à cet afflux, les autorités locales tentent d'organiser l'accueil, malgré des ressources limitées par des décennies de politiques néocoloniales. La mise en place d'un service d'enregistrement et de nouvelles mesures de sécurité témoigne d'une volonté de structuration, bien que les moyens restent insuffisants.
L'espoir d'un retour dans la dignité
Malgré les épreuves, l'esprit de résistance demeure. "Je vis ici pour l'instant, mais dès que la capitale retrouvera sa stabilité, je serai parmi les premiers à rentrer", affirme Donaldson, porteur d'une vision d'Haïti libérée des forces qui la maintiennent dans le chaos.
David Estellis
Journaliste haïtien enraciné dans le réel, il documente les luttes, les espoirs et les mutations d’un pays en quête de renaissance.